13 Décembre 2009
C’est l’offensive ! C’est Noël ! Une pléthore de caméras miniatures arrive sur le marché. On
nous a promis la révolution technologique. Elle est là. Des caméscopes qui font tout et avec lesquels n’importe quel déficient mental est capable de réaliser des images aussi belles que celles
des plus grands directeurs photo du monde. On ne cesse de répéter qu’avec le numérique les frontières entre professionnalisme et amateurisme fondent comme la banquise. Il me semble pourtant
que l’on tienne volontairement le filmeur du dimanche dans l’ignorance la plus totale et qu’on l’enfonce bien profond à coup de publicités et d’articles promotionnels dans sa position d’amateur.
facile de faire des films en haute définition.
Ces caméras, ce sont des boîtes d’allumettes avec juste un bouton pour devenir Stanley Kubrick en appuyant dessus. Si légères, si maniables, si pratiques, ça tient dans la poche, ça tient dans la
main, si mobiles. Bouger avec Sanyo. Tout est là justement, dans le bouger. Il me semble aussi que filmer c’est à la fois, enregistrer des images mais aussi des sons. Ne parlons pas
du son, parent pauvre du film amateur. Aucune publicité ne mentionne la qualité du micro. Il est d’ailleurs bien difficile de trouver un caméscope qui permette de brancher un autre micro ou
un casque. Sanyo nous dit aussi que son Dual est bien plus qu’un caméscope. C’est aussi un appareil photo qui fixe des images en rafale. Mais monsieur Sanyo ne nous dit pas si l’on peut en
prendre 24 à la seconde …
Le Flip de Cisco est encore plus petit … et plus pratique. Cette pocket cam permet, d’après ce que l’on
peut lire dans la presse, de « tourner, monter et poster, sans flipper ». Le cinéma sans émotion. Je film avec mon Flip grand comme une boîte de suppositoires en contrôlant
ce que je fais sur le super viseur de 5 cm puis je le branche directos, via une USB, sur mon ordi, « dès lors, la caméra dévoile son logiciel de montage incorporé » qui me permet en un
tour de mains de mettre tout ça en musique et d’envoyer mon chef-d’œuvre à la terre entière. C’est fastoche, c’est magique. Reconnaissons tout de même,
que c’est assez bleffant et que les cinéastes du dimanche que nous sommes tous peuvent avoir l’illusion d’en être. Oui, c’est ça … juste une illusion. Pour transformer cette illusion en
concret, il faut un peu de réflexion, de travail et de créativité. Mais ça, les pubs n’en parlent pas. Ce n’est pas très vendeur. Faire des films n’est pas une activité facile. Ce n’est pas
forcément « in ze pocket » tout de suite.
cinéaste du dimanche ? sait-il ce qu'il a dans la main ce brave garçon ?